Malfaçons, retards de livraison : la promotion immobilière dans le dur
Des sinistres dont le montant a bondi de 56 % en 8 ans, des retards de livraison de 3 à 9 mois… La promotion immobilière traverse une zone de turbulences depuis quelques années. Pour Philippe Servalli, vice-président de la Fédération française du bâtiment en charge du Grand Paris qui s’exprimait lors de la table-ronde organisée par l’Ajibat le 5 juin, ces malfaçons sont la conséquence de la pression exercée par les promoteurs sur les coûts de construction. « Une variable d’ajustement » que ces professionnels utiliseraient pour faire face à la hausse du prix des terrains et au budget contraint de leurs acquéreurs.
Conséquence : les entreprises font de plus en plus appel aux travailleurs détachés pour diminuer ce poste qui représente 20 % des coûts d’une opération. Le recours à cette main d’œuvre bon marché entraînant parfois des malfaçons. La multiplication des intermédiaires comme les bureaux d’études allonge aussi la durée des opérations réduisant ainsi la durée des travaux pour respecter la date de livraison. Une contraction des délais d’exécution qui n’est pas sans conséquence sur la qualité des travaux.
Une analyse que ne partage pas Bruno Derville, directeur général immobilier résidentiel de Vinci immobilier. Ce professionnel rappelant que c’est le prix du foncier qui constitue la variable d’ajustement du bilan financier d’une opération et non les coûts de construction. « Nous choisissons les entreprises mieux-disantes car nous savons que la non-qualité coûte très cher ».